Adam Driver: «Kylo Ren est un être humain, pas une machine»

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InterviewAdam Driver: «Kylo Ren est un être humain, pas une machine»

Le comédien a connu un succès fulgurant avec «Star Wars» dès 2015. Avec «L'ascension de Skywalker», il termine un chapitre de sa carrière.

Adam Driver, dans l'une des scènes du dernier «Star Wars» sorti il y a une semaine sur les écrans romands.

Adam Driver, dans l'une des scènes du dernier «Star Wars» sorti il y a une semaine sur les écrans romands.

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«L'ascension de Skywalker» est en tête du box-office mondial et Adam Driver n'est pas étranger à la réussite de ce blockbuster. Dans la peau du terrible Kylo Ren, il fait pourtant tout pour ne pas se limiter à son rôle. Lematin.ch l'a rencontré en exclusivité.

Maintenant que votre trilogie «Star Wars» est terminée, quel bilan tirez-vous de ces trois films ?

C'est fascinant car J.J Abrams m'avait donné les bases de ce qui allait arriver à mon personnage, du début de «Le réveil de la force» jusqu'au tournage de cet ultime épisode. Je n'avais pas tous les détails mais je savais à quoi m'attendre, d'une manière générale. N'oubliez pas que «Star Wars» représente six ans de ma carrière. Mon désir le plus profond a toujours été de jouer Kylo comme un être humain et non pas comme une machine. Je me suis battu pour qu'on puisse ressentir une certaine compassion pour lui, malgré ses choix horribles.

Que dire des rebondissements qui concernent Kylo Ren, dans «L'ascension de Skywalker»?

Ce qui lui arrive dans ce dernier film est intéressant car il y a de nombreux rebondissements auxquels je ne m'attendais pas moi-même. Quand vous travaillez sur une série ou que vous reprenez un rôle sur plusieurs années, il y a parfois des idées que les scénaristes trouvent en cours de route, ce qui est le cas ici. J.J. a su me surprendre et j'espère que le dénouement final surprendra les spectateurs également.

Est-ce que le plus gros challenge pour vous a été de donner une dimension humaine à Kylo Ren?

Oui c'était capital de le montrer avec des doutes car il ne peux pas être uniquement le grand méchant. Sans donner de détails, il y a dans «L'ascension de Skywalker» une scène en particulier où l'on peut se demander s'il n'est pas autre chose que le terrible Kylo. Lui aussi est en quelque sorte prisonnier. Pour moi, c'est surtout l'idée de montrer ce qui se cache derrière le masque.

Justement, est-ce que votre costume a évolué entre votre premier et votre dernier «Star Wars»?

Énormément. J.J. Abrams voulait un costume étriqué dans lequel je serais mal à l'aise, pour m'aider à trouver l'intensité du personnage. Lors de mon premier film, il me fallait de longs moment pour enfiler et surtout retirer la panoplie de Kylo. Durant les trois films, j'étais incapable de me sortir de ma tenue sans l'aide d'une ou deux personnes. Les costumières ont réussi à améliorer quelques aspects du costume, notamment en cas d'urgence pour aller aux toilettes. Mais l'élément primordial de Kylo est son masque. Je dois dire qu'il me suffisait de le porter pour changer de peau.

La mythologie de «Star Wars» est si vaste que Kylo Ren pourrait facilement revenir dans d'autres films ou une série TV. Qu'en pensez-vous?

Cela n'est pas du tout à l'ordre du jour. Cette expérience restera à jamais comme l'un des grands moments de ma carrière mais j'aspire à d'autres aventures.

Quels sont vos projets pour terminer 2019 et démarrer la nouvelle année?

D'ici 2020, je veux disparaître. Je veux me faire oublier pour que l'on me propose d'autres projets bien différents. Je vais essayer de me faire le plus discret possible durant les Fêtes de fin d'année car je déteste attirer l'attention sur moi. Cela peut sembler surprenant pour un comédien, mais j'aime être incognito. Une chose est certaine: je vais éviter les salles de cinéma et surtout les endroits où l'on projette un «Star Wars»(Il rit). 2020 va démarrer sur les chapeaux de roues car je vais participer à de nombreux événements pour la promotion de plusieurs autres projets récents comme «Marriage Story» de Netflix.

Est-ce que votre réussite vous dérange?

J'essaye surtout de ne pas tomber dans le star-système. Il est normal que les passionnés d'une franchise comme «Star Wars» soient heureux de rencontrer des comédiens qui y participent. Mais il est hors de question que l'on envahisse ma vie privée, par exemple. Mon passé de militaire me permet d'être discipliné et ferme sur mes choix, dans mon job comme dans mon quotidien.

«Marriage Story» a récolté 6 nominations pour les Golden Globes dont celle du meilleur acteur pour vous. Est-ce plus important que «Star Wars»?

Ces deux films sont tellement différents que je ne saurais pas comment les comparer. Personnellement, je prends surtout du plaisir à ne pas me laisser enfermer dans un seul genre de rôles. «Marriage Story» est une tranche de vie, celle d'un couple au moment de leur séparation. Le challenge était de former ce couple qui se déchire avec Scarlett Johansson pour être le plus crédible possible. On est donc bien loin de la science-fiction.

Fabio Dell'Anna

(lematin.ch)

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