La Cour suprême du Népal ordonne une limitation de l'accès aux sommets

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Tourisme destructeurLa Cour suprême du Népal ordonne une limitation de l'accès aux sommets

L'institution a aussi préconisé «des mesures pour la gestion des déchets et la préservation de l’environnement».

Un camp de base au pied de l'Everest photographié le 14 avril dernier.

Un camp de base au pied de l'Everest photographié le 14 avril dernier.

AFP

Les sommets du Népal, à commencer par l’Everest, devraient à l’avenir être moins accessibles au plus grand nombre : la Cour suprême du pays himalayen a ordonné au gouvernement de limiter le nombre des permis délivrés pour ces ascensions très prisées.

La capacité d’accueil des régions montagneuses «doit être respectée» et un nombre maximal adéquat de permis doit être déterminé, a tranché la plus haute juridiction népalaise, selon un résumé rendu public cette semaine de sa décision datant de fin avril.

La Cour «a ordonné de limiter le nombre des alpinistes» sur plusieurs sommets, dont l’Everest, le plus haut du monde, qui culmine à 8850 mètres d’altitude, a dit à l’AFP Deepak Bikram Mishra, un avocat qui avait déposé une requête en ce sens, au moment où la saison des escalades de printemps débute.

11'000 dollars pour un permis

Le Népal accorde actuellement des permis à tous ceux qui souhaitent faire l’ascension de l’Everest et sont prêts pour ce faire à débourser 11'000 dollars. L’année dernière, 478 ont été octroyés, un record.

«Nous mettons trop de pression sur la montagne et nous devons lui donner un peu de répit», a lancé Deepak Bikram Mishra.

Cet avocat a expliqué à l’AFP que la Cour suprême avait ainsi répondu aux inquiétudes de la population concernant la protection de la nature au Népal, qui abrite huit des dix sommets les plus élevés de la planète.

Outre la limitation (non précisée) du nombre des alpinistes, elle a préconisé «des mesures pour la gestion des déchets et la préservation de l’environnement» dans les montagnes, a-t-il souligné.

Cette juridiction réclame également des restrictions quant à l’utilisation des hélicoptères, qu’elle appelle à réserver aux seules opérations de secours d’urgence.

Ces dernières années, ces aéronefs ont été fréquemment mobilisés pour transporter des alpinistes vers les camps de base et au-dessus des zones dangereuses.

Des centaines de personnes au printemps

Chaque printemps, lorsque les températures sont plus clémentes et les vents généralement faibles, le Népal accueille dans ses montagnes des centaines de personnes en quête d’aventures.

Un énorme embouteillage humain sur l’Everest en 2019 a forcé les membres des expéditions à attendre de longues heures sur ses pentes par des températures très basses.

11 décès imputables au surpeuplement

Au moins quatre des 11 décès enregistrés cette année-là avaient été imputables au surpeuplement.

Le président de l’Association népalaise d’alpinisme, Nima Nuru Sherpa, s’est pour sa part montré prudent à l’issue de l’annonce des décisions de la Cour suprême, considérant qu’elle ne devaient être mises en œuvre qu’après une étude approfondie.

«On ne sait pas encore exactement quel impact cela aura sur l’industrie (du tourisme). Nous ne savons pas sur quelle base les limitations seront fixées et comment celles-ci seront réparties entre les organisateurs d’expéditions», a-t-il souligné.

«Nous devrions plutôt nous concentrer sur la manière dont nous pouvons rendre les montagnes plus sûres», a-t-il conclu.

Le Népal a délivré des permis à 945 alpinistes depuis le début de l’année, dont 403 pour l’Everest.

(AFP)

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