Alain Bieri menacé de mort

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FootballAlain Bieri menacé de mort

L'arbitre argovien a reçu des menaces de mort suite à plusieurs décisions litigieuses le concernant. Une plainte pénale a été déposée. Son supérieur hiérarchique monte au front pour le défendre.

N.JR
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Placé au centre de la polémique depuis quelques semaines à la suite de plusieurs décisions litigieuses, notamment celles d'accorder des penalties à Bâle (contre Sion, le 17 février) et au FC Aarau (contre Servette, le 1er mars), Alain Bieri a récemment reçu des menaces de mort. De violentes insultes ont aussi été proférées à son encontre. C'est Alain Bieri lui-même qui a informé sa hiérarchie des menaces reçues à son domicile et par courriel.

A Muri, au siège de l'ASF, où l'on prend l'affaire très sérieux, les responsables de l'arbitrage helvétique ont déposé une plainte pénale. «Nous sommes en contact avec la police, explique Daniel Wermelinger. Nous espérons que la personne qui se cache là-derrière puisse être identifiée par les autorités puis traduite en justice. Apparemment c'est sur la bonne voie selon les premières investigations.»

Le patron des arbitres d'élite (SFL) prend la défense de Bieri. «Nous travaillons dans l'intérêt de nos collaborateurs et pour les protéger aussi. Notre objectif est de faire comprendre le plus clairement possible à tout le monde que des limites ne devant pas être transgressées ont été franchies dans le cas présent.»

Critiques envers la RTS et Nuzzolo

Wermelinger déplore notamment le sujet à charge que la RTS a diffusé lors du dernier Sports Dimanche, avec une compilation des erreurs commises par l'accusé Bieri. «Il ne faut tout simplement pas que des institutions publiques ou privées épinglent ainsi les gens et stigmatisent leur travail. Il était prévisible que d'autres médias abordent en parallèle ce sujet, qui avait été présenté de façon polémique. Ils nous ont toutefois donné la possibilité d'exprimer notre point de vue sur ce sujet, contrairement à la RTS.» Sur les situations litigieuses impliquant l'arbitre en question, son chef est catégorique. «Nos experts sont arrivés à la conclusion qu'Alain a bien jugé la plupart des dites situations.» Ce qui n'est bien évidemment pas le sentiment des clubs s'estimant lésés.

Dans la foulée, Daniel Wermelinger n'a que peu apprécié non plus les virulentes critiques de Raphaël Nuzzolo, estimant à Saint-Gall que Xamax était régulièrement prétérité avec un seul penalty accordé depuis le début du championnat. «Sur le moment, a-t-il expliqué sur le site de l'ASF, j'ai spontanément pensé que Xamax a probablement beaucoup moins d'incursions dans la surface de réparation que les autres équipes. Cependant, une telle critique - ou même le soupçon d'impartialité - ne se justifie pas. Les meilleurs atouts des arbitres sont l'honnêteté, l'incorruptibilité et l'impartialité. Nos arbitres s'efforcent, sur la base des règles de jeu, à juger toutes les scènes, à l'intérieur et à l'extérieur de la surface de réparation, de manière égale et conforme au règlement. Malheureusement, notre quota n'est pas de 100%, mais il reste très bon.»

De son propre aveu, le chef se montre sévère envers ses subordonnés. «Si vous me demandez, par exemple, comment nous jugeons la scène du gardien de but bâlois Omlin sur le Thounois Bigler, nous serons francs. Pour l'arbitre Fähndrich, il n'aurait dû y avoir que la réaction suivante: carton jaune pour Omlin et penalty pour Thoune. Mais les arbitres font des erreurs. Ils ont fait des erreurs dans le passé et en feront dans le futur. Comme les footballeurs, les entraîneurs, les professionnels des médias et tout le monde. Mais cela ne doit jamais être une raison de stigmatiser publiquement quelqu'un.»

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