Catastrophes naturelles - Alertes météo sur les portables de toute la population suisse

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Catastrophes naturellesAlertes météo sur les portables de toute la population suisse

Berne envisage d’introduire les alertes météo sur les téléphones mobiles de toute la population. Et des experts demandent la préparation des enfants et de la population aux risques naturels.

Cheseaux-Noréaz, près d'Yverdon (image d’illustration).

Cheseaux-Noréaz, près d'Yverdon (image d’illustration).

ChTalos

De fortes pluies, localement accompagnées de grêle ont encore frappé la Suisse cette nuit. Alors que les éléments sont déchaînés, Berne réfléchit à l’introduction des alertes météo push pour l’ensemble de la population, révèle la «NZZ am Sonntag». L’avantage: ces alertes s’affichent automatiquement. L’information a été confirmée par Alain Fellmann, chef de la division Systèmes d'alerte à l'Office fédéral de la protection de la population (OFFP). Selon lui, le facteur décisif du changement de cap serait une nouvelle réglementation aux États-Unis, où tous les nouveaux téléphones mobiles peuvent désormais recevoir des messages diffusés.

Développement en Europe

Mais la pression viendrait aussi de l'Union européenne, qui, dans une nouvelle directive, oblige ses membres à mettre en place un système d'alerte par téléphone mobile d'ici au 21 juin 2022. Bien que le droit communautaire ne soit pas contraignant pour la Suisse, le développement futur de l'alerte en Europe serait inclus dans l'analyse du futur système d’alerte suisse, selon Alain Fellmann.

En 2016, Berne avait reporté l’introduction d’un tel système, car tous les téléphones portables n'étaient alors pas encore conçus pour recevoir les messages push. La Confédération avait donc poursuivi le développement d'Alertswiss – une application (téléchargée par près d’un million de personnes), un site web, un compte Twitter et une chaîne YouTube. L’application permet aussi la réception de messages push. En outre, la Suisse s'est jusqu'à présent principalement appuyée sur les sirènes et les radios d'urgence pour les alertes en cas de catastrophe. Mais selon la «NZZ am Sonntag», un rapport d'audit interne du Département fédéral de la défense aurait révélé des déficiences dans ce système d'alerte. Ce que réfute l’OFFP.

Enseigner la gestion des risques naturels à l’école

Lors de catastrophes, la vie et la mort se jouent aussi et surtout dans le comportement des personnes en détresse. La gestion des risques naturels devrait donc être davantage enseignée dans les écoles, car il est primordial de préparer la population, selon Bruno Spicher, président de la plate-forme nationale pour les risques naturels Planat. Robert Boes, professeur d'ingénierie hydraulique à l'ETH Zurich le rejoint et exige des offres éducatives et de sensibilisation aux risques appropriées à la population, comme celles proposées au Japon, où chaque écolier
sait par exemple qu'il faut ramper sous son bureau en cas de tremblement de terre.

L’Office fédéral de l'environnement (OFEV) s’y dit favorable: «L'école obligatoire peut développer des compétences appropriées chez les élèves», écrit une porte-parole à la «NZZ am Sonntag». «En particulier dans les régions menacées par des risques naturels spécifiques, cela serait certainement indiqué.» Elle note encore que le thème des risques naturels a été inclus dans le Plan d’étude 21 qui définit le programme de l’école obligatoire. Dans le cadre d'un projet pilote, le canton de Genève, par exemple, a élaboré un nouveau matériel pédagogique pour l'école primaire.

(ewe)

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