Afrique – Des militaires disent avoir pris le pouvoir au Burkina Faso

Publié

AfriqueDes militaires disent avoir pris le pouvoir au Burkina Faso

Des militaires en uniforme ont annoncé, lundi, à la télévision nationale, avoir pris le pouvoir au Burkina Faso. Pourtant, la situation reste très confuse, notamment à propos du président Kaboré.

Contents de voir tomber le président Kaboré, des civils ont félicité les militaires, lundi en fin d’après-midi.

Contents de voir tomber le président Kaboré, des civils ont félicité les militaires, lundi en fin d’après-midi.

REUTERS

Des militaires en uniforme ont annoncé lundi à la télévision publique avoir pris le pouvoir au Burkina Faso et chassé le président Marc Roch Christian Kaboré, plongeant dans une nouvelle crise ce pays sahélien miné par d’incessantes attaques djihadistes.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) «qui regroupe toutes les composantes des forces de défense et de sécurité a ainsi décidé de mettre fin au pouvoir de M. Marc Roch Christian Kaboré ce 24 janvier 2022», a annoncé le capitaine Kader Ouedraogo, entouré d’une quinzaine de militaires à la télévision.

Conséquence de ce coup de force initié dimanche par des mutineries dans des casernes du pays, les frontières terrestres et aériennes seront fermées à partir de minuit, le gouvernement et l’Assemblée nationale dissous et la constitution «suspendue».

Un couvre-feu est instauré de 21 h 00 à 5 h 00 (locales et GMT) sur tout le territoire, a poursuivi Kader Ouedraogo, lisant un communiqué signé du leader du MPSR, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, commandant de la 3e région militaire, qui apparaît comme le nouvel homme fort du pays.

«Tournant décisif»

Le MPSR s’est engagé lundi «à proposer dans un délai raisonnable (…) un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous». Il «appelle les patriotes, les Africains intègres et tous les amis du Burkina Faso à le soutenir et l’accompagner dans ce tournant décisif de l’histoire de notre pays».

Avant le début du couvre-feu, des centaines d’habitants de Ouagadougou sont descendus dans les rues de la capitale pour célébrer cette prise de pouvoir par des cris de joie et des coups de sifflet. «C’est une victoire, un nouveau départ pour le peuple burkinabè avec la chute d’un régime incapable», a déclaré à l’AFP Amado Zoungrana, juché sur une moto le drapeau du Burkina en main. «C’est une nouvelle page pour l’armée burkinabè qui doit rentrer dans l’histoire en se focalisant sur l’essentiel, à savoir libérer le Burkina des groupes terroristes qui nous ont assez endeuillés», a renchéri Serge Compaoré.

Une question demeurait lundi soir: où se trouve Roch Marc Christian Kaboré, qui présidait depuis 2015 le pays? Sur le compte Twitter de l’ancien président, la télévision publique RTB a publié une lettre manuscrite signée de sa main dans laquelle il indique «déposer sa démission», «dans l’intérêt supérieur de la nation, suite aux événements qui s’y déroulent» depuis dimanche.

Les militaires se sont contentés d’indiquer que «les opérations se sont déroulées sans effusion de sang et sans aucune violence physique sur les personnes arrêtées qui sont détenues dans un lieu sur dans le respect de leur dignité», sans mentionner de noms.

Lundi matin, un journaliste de l’AFP a vu près de la résidence du chef de l’État trois véhicules criblés de balles. Des traces de sang étaient visibles sur l’un d’eux. Des tirs avaient été entendus dimanche soir près de la résidence du chef de l’État et un hélicoptère avait survolé la zone tous feux éteints, selon des résidents.

(AFP)

Ton opinion

1 commentaire