Valais: l’avalanche de Nendaz a été filmée depuis l’autre versant

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ValaisL’avalanche de Nendaz a été filmée depuis l’autre versant

L’importante coulée de neige qui a emporté et tué un skieur de 58 ans s’est déclenchée en deux temps, la masse principale provoquant une réplique sur la gauche.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Après l’avalanche, on voit que son départ a été en haut sur la droite et qu’une deuxième plaque s’est ensuite affaissée sur la gauche.

Après l’avalanche, on voit que son départ a été en haut sur la droite et qu’une deuxième plaque s’est ensuite affaissée sur la gauche.

Police cantonale valaisanne

Mercredi en début d’après-midi, la police cantonale valaisanne avait lancé l’alerte après qu’on lui a signalé une importante avalanche dans le secteur de Tortin, sur la commune de Nendaz. Huit hélicoptères avaient été déployés ainsi que des équipes au sol, car le lieu est connu des amateurs de hors-piste, surnommé même «Highway» (autoroute). Un ressortissant russe de 58 ans a été découvert mort sous la neige. C’est l’unique victime d’une coulée impressionnante.

Cette avalanche a été filmée et les images ont été publiées sur le compte Instagram de Gilbert Crettaz, guide à Verbier. On y voit une première masse se détacher sur le haut, un peu en dessous des crêtes, tandis que deux skieurs descendent sur la pente à gauche, un peu en contrebas. Ce sont potentiellement eux qui ont pu déclencher l’avalanche. Celle-ci s’élargit et, en atteignant une barrière de rochers, on voit une deuxième ligne de fracture s’opérer, à l’horizontale, faisant partie une deuxième plaque bien plus à gauche. Sous celle-ci, on entraperçoit un skieur, sans savoir s’il s’agit de la victime.

On entend dans la vidéo une femme demander si, sur le versant sur lequel ils se trouvent, ils risquent quelque chose. Une voix d’homme répond: «Non, restons calmes» et on voit en effet que ce n’est qu’un nuage de neige qui remonte jusqu’à eux.

Une pente sans protection

Interrogé par «24 heures», Gilbert Crettaz explique: «Je pense que le premier qui a coupé cette ligne tout en haut sur les rochers a déclenché la coulée. C’est une zone de faiblesse dans une pente raide, environ 45 degrés, et ensuite tout s’est répandu. C’était vraiment impressionnant». Dans le même journal, le spécialiste de la neige Robert Bolognesi souligne que le fait que la pente soit vierge de toute zone où se protéger aurait dû dissuader les skieurs, surtout en cette période où le danger d’avalanche est marqué.

Mais le fait qu’il y ait déjà des traces encourage souvent les skieurs à s’engager, alors que les conditions changent vite et qu’un endroit où l’on passait sans rien déclencher peut au contraire s’avérer un piège à un autre moment de la journée.

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