Valais – Le «kit» complotiste du nouveau président de l’UDC en Valais

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ValaisLe «kit» complotiste du nouveau président de l’UDC en Valais

En charge de la présidence du parti depuis le 10 octobre, Donald Moos assume à peu près toutes les théories du complot en circulation sur les réseaux sociaux. Oskar Freysinger le soutient.

Eric Felley
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Eric Felley
Passage de témoin le 10 octobre dernier entre Cyrille Fauchère (à droite) et Donald Moos, nouveau président de l’UDC du Valais romand.

Passage de témoin le 10 octobre dernier entre Cyrille Fauchère (à droite) et Donald Moos, nouveau président de l’UDC du Valais romand.

UDCVR/FB

«On est en droit de se poser des questions…» Le nouveau président de l’UDC Du Valais romand, Donald Moos, élu le 10 octobre dernier, fait parler de lui en Valais à la suite de ses prises de position et autres partages de contenu sur les réseaux sociaux. On y trouve les éléments habituels des thèses complotistes: le complot mondial organisé par le groupe financier BlackRock, l’implication de Bill Gates et du philanthrope George Soros, la fabrication du virus en laboratoire qui serait un «instrument de thérapie génique expérimentale» et une arme biologique, «qui a nécessité le dépôt officiel de 73 brevets»,

Le «Great Reset»

Originaire d’Ayent, patron d’une fiduciaire, Donald Moos, est un compagnon de longue route du parti créé en Valais au début des années 2000. Dans une interview donnée au «Nouvelliste» publiée ce vendredi, il développe l’idée que l’agenda caché de cette pandémie du Covid-19 «est de rendre les foules dociles par la peur afin de les préparer au Great Reset annoncé par Klaus Schwaab (ndlr. le patron World Economic Forum de Davos)». Les adeptes des théories complotistes soutiennent que le principal objectif de ce Great Reset (la Grande Réinitialisation), annoncé en 2020 par le patron du WEF, serait de prendre le contrôle politique et économique du monde, en instaurant un régime totalitaire.

De Donald à Donald

Une pure coïncidence sans doute, mais Donald Moos partage son prénom avec l’ancien président américain, Donald Trump, dont il conteste la défaite: «D’après de nombreux témoignages, l’élection américaine a été totalement truquée. C’était déjà le cas il y a quatre ans, mais Trump a été élu parce qu’il a obtenu un résultat supérieur aux manipulateurs de vote». Enfin, l’affaire du meurtre de George Floyd aux États-Unis par un policier n’est pas survenue par hasard, mais aurait été téléguidée par des mondialistes, pour créer des émeutes raciales.

Tout en publiant son interview, «Le Nouvelliste» a pris soin de se distancier de ces thèses, où l’on retrouve tout le kit de la pensée complotiste. On y trouve même l’opinion répandue par le mouvement Qanon selon laquelle le monde est gouverné par une société secrète de pédocriminels: «C’est peut-être vrai, peut-être pas, dit prudemment le président Moos. En revanche, qu’une sorte de convergence malsaine d’intérêts particuliers dirige la société, cela semble assez évident.»

«L’honneur de la démocratie»

Ses propos ont soulevé des critiques au sein de son parti. Mais le nouveau président a le soutien de l’ancien conseiller d’État, Oskar Freysinger, cité par «Le Temps»: «Je salue le courage civique de cet homme. Le simple fait d’avoir une voix discordante, cela sauve l’honneur de la démocratie». Il estime que ces opinions à contre-courant pourraient même profiter à l’UDC valaisanne: «tant il y a un ras-le-bol au sein de la population», constate-t-il.

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