Avions de combat - Le Rafale est de plus en plus le favori à Berne

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Avions de combatLe Rafale est de plus en plus le favori à Berne

Plusieurs indices dans la Berne fédérale laissent entendre que la Confédération pourrait bien acquérir l’avion français. L’annonce pourrait être faite juste après la session.

Eric Felley
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Eric Felley
Le Rafale est entré en service dans la Marine française en 2004 et dans l’armée de l’air en 2006.

Le Rafale est entré en service dans la Marine française en 2004 et dans l’armée de l’air en 2006.

Dassault Aviation

Ce lundi, à l’heure des questions au Conseil national, Priska Seiler Graf (PS/ZH) interpelle la cheffe du Département de la défense, de la population et des sports, Viola Amherd, à propos de certains objectifs stratégiques de l’armée Suisse. Elle note dans le règlement de «conduite opérative» de l’armée suisse, qu’elle doit être capable de procéder à des «actions offensives dans la profondeur de l’espace adverse».

La Zurichoise lui demande ce qu’il faut entendre par là: «Quelle est l’étendue de ce champ opérationnel?» La conseillère nationale, membre de la Commission de politique de sécurité, prend comme exemple l’avion Le Rafale qui a une portée de 3700 kilomètres: «L’Armée suisse dispose-t-elle de moyens de reconnaissance et d’une logistique qui lui permettent de mener des actions offensives à une telle distance?»

Une commande de 6 milliards pour l’UE

Au-delà de la question posée, la conseillère nationale a choisi Le Rafale dans sa démonstration. C’est un signe de plus. À Berne, les bruits de couloir sont de plus en plus convergents, qui laissent entendre que le Conseil fédéral serait en passe de choisir le jet français comme nouvel avion de combat. Rappelons que les trois autres concurrents sont l’Eurofighter Typhoon de l’européen Airbus, le F/A-18 Super Hornet de l’américain Boeing et le F-35, également américain, de Lockheed-Martin.

Après les menaces d’initiative populaire lancée par la gauche en cas de choix américain, et sans doute pour d’autres raisons stratégiques, personne ne croit plus vraiment à Berne aux chances des avions américains. Cela devrait donc se jouer avec une solution européenne. Cette commande de six milliards de francs permettrait de mettre également un peu de baume dans le contexte actuel des relations entre la Suisse et l’UE.

Des signes avant-coureurs

En mars dernier, la ministre française des Armées, Florence Parly, avait été reçue par Viola Amherd. Les avions de combat Rafale étaient au cœur des discussions. Elle avait donné des garanties sur la sécurité des données des appareils construits par Dassault: «Je sais la Suisse très attachée au principe de souveraineté, en particulier des données, avait-elle dit. Il n’y aura pas de boîte noire». Viola Amherd avait toutefois précisé qu’on ne pouvait déduire de cette rencontre «une préférence de la cheffe du département».

Cependant, deux semaines plus tard, on apprenait qu’Armasuisse avait signé au début avril un contrat d’acquisition de 155 millions de francs avec l’entreprise française Thales et pour son système de surveillance aérienne «SkyView», considéré comme un des éléments essentiels à la modernisation de la défense helvétique. Même si ce n’est pas obligatoire, il y aurait une cohérence entre un système de surveillance d’origine français et des avions français.

La décision de l’achat par le Conseil fédéral devrait intervenir encore ce mois-ci. D’aucuns évoquent la date du mercredi 23 juin. Si la Suisse se décidait pour Le Rafale, elle rejoindrait l’Égypte, le Qatar et l’Inde qui ont déjà passé commande à Dassault.

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