Climat: Les huit dernières années les plus chaudes enregistrées

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ClimatLes huit dernières années les plus chaudes enregistrées

Malgré la persistance du phénomène de La Nina, qui a permis de modérer les effets du réchauffement climatique, les dernières années ont été les plus chaudes jamais constatées.

Les températures ont été extrêmes, en 2022, notamment en Europe.

Les températures ont été extrêmes, en 2022, notamment en Europe.

AFP

Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, a confirmé jeudi l’Organisation météorologique mondiale (OMM), malgré la persistance du phénomène de La Nina qui a permis de modérer très temporairement les effets du réchauffement climatique.

Les six principaux jeux de données internationales compilés par l’OMM pointent tous les mêmes coupables: «les concentrations toujours plus élevées de gaz à effet de serre et la chaleur accumulée», souligne l’organisation onusienne, qui corrobore les conclusions du programme européen sur le changement climatique Copernicus, publiées mardi, et celles publiées simultanément jeudi par l’office météorologique des États-Unis (NOAA) et la NASA.

Plafonner le réchauffement climatique

En 2022, la température mondiale moyenne était d’environ 1,15 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels, c’est-à-dire avant que l’humanité ne pompe des quantités massives de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, relève l’OMM. Et l’année dernière a été la huitième consécutive où les températures annuelles mondiales étaient supérieures d’au moins 1 degré aux niveaux observés entre 1850 et 1900.

L’Accord de Paris sur le climat, conclu en 2015, appelait à plafonner le réchauffement climatique à 1,5°C, ce qui, selon les scientifiques, permettrait de limiter les impacts du bouleversement climatique à des niveaux gérables. Mais l’OMM a averti jeudi que «la probabilité de – temporairement – franchir la limite de 1,5°C augmente avec le temps».

Effet temporaire

Grâce à La Nina, un phénomène météorologique qui a tendance à faire baisser la température des océans et qui sévit depuis 2020, le réchauffement a été quelque peu atténué. Le phénomène pourrait encore se prolonger jusqu’en mars, a souligné l’OMM, avant d’être suivi par une période neutre, marquée par l’absence de La Nina comme de son opposé El Nino.

L’OMM a souligné que l’impact de La Nina serait «de courte durée» et «n’inversera pas la tendance au réchauffement à long terme causé par des niveaux record de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur dans notre atmosphère».

2016 sur la première marche

L’année dernière n’a donc été «que» la cinquième ou la sixième la plus chaude jamais enregistrée, a déclaré l’OMM. C’est 2016 qui est sur la première marche du podium, suivie de 2019 et 2020. Mais plusieurs régions ont enregistré des températures record en 2022: les régions polaires, tout comme de vastes étendues du Moyen-Orient, de la Chine, de l’Asie centrale et de l’Afrique du Nord.

Pour sa part, l’Europe a connu sa deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en 2022, alors que la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne et l’Italie ont établi de nouveaux records de température moyenne, avait souligné Copernicus. Vagues de chaleur et sécheresse ont facilité de spectaculaires incendies sur le Vieux Continent.

Catastrophes

En 2022, «nous avons été confrontés à plusieurs catastrophes météorologiques dramatiques qui ont fait beaucoup trop de victimes, détruit des moyens de subsistance et sapé l’accès et les infrastructures en matière de santé, d’alimentation, d’énergie et d’eau», a dénoncé le chef de l’OMM, Petteri Taalas, dans le communiqué.

«Depuis les années 1980, chaque décennie a été plus chaude que la précédente» et la température moyenne sur 10 ans pour la période 2013-2022 était de 1,14 degré au-dessus de la référence préindustrielle, contre 1,09 degré entre 2011 et 2020, estimée par le GIEC.

Lacune dans les données

Face aux phénomènes météorologiques toujours plus extrêmes, Petteri Taalas insiste sur l’absolue nécessité de «renforcer la préparation». Un thème qu’il a porté à la COP 27, où le patron de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé un plan de plus de 3 milliards de dollars pour que le monde entier soit couvert par des systèmes d’alerte précoce d’ici 2027.

Actuellement, seule la moitié des 193 pays membres dispose de ce type de systèmes, «ce qui aggrave les pertes économiques et humaines», a souligné le chef de l’OMM. Les lacunes dans les données faute de moyens – en Afrique notamment – ont aussi un impact négatif majeur sur la qualité des prévisions météorologiques.

(AFP)

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