Football: Où Yverdon-Sport va-t-il trouver refuge pour la reprise?

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FootballOù Yverdon-Sport va-t-il trouver refuge pour la reprise?

Promu en Super League, le club vaudois est confronté à un problème d’infrastructures non conformes qui l’oblige à trouver un stade de dégagement. Alors que le temps presse, les solutions manquent…

Nicolas Jacquier
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Nicolas Jacquier
Tout à la joie de leur promotion, les joueurs d’YS peuvent jubiler. Mais ils ne savent pas encore dans quel stade ils joueront en Super League.

Tout à la joie de leur promotion, les joueurs d’YS peuvent jubiler. Mais ils ne savent pas encore dans quel stade ils joueront en Super League.

Claudio De Capitani/freshfocus

Où Yverdon-Sport disputera-t-il ses matches de Super League à compter de cet été? Personne n’est en mesure de répondre à cette question pourtant primordiale. On sait que son stade actuel ne répond pas aux exigences imposées dans l’élite, principalement en matière de sécurité et d’éclairage.

Course contre la montre

Conscientes du problème, les autorités politiques se sont saisies du dossier depuis plusieurs semaines, avec l’objectif de répondre au cahier des charges dans les meilleurs délais. Dans le Nord-Vaudois, ce n’est plus une question de volonté politique (on sait qu’elle existe) mais de course contre la montre. Suivant l’importance des travaux à effectuer, notamment s’il fallait changer et peut-être déplacer les mats pour recevoir les nouveaux projecteurs, le Stade Municipal pourrait ne pas être homologué avant l’automne, voire largement au-delà en cas de pénurie de matériaux qui pourrait entraîner un retard supplémentaire. «La ville d’Yverdon est derrière le club, se réjouit néanmoins Marco Degennaro. Elle travaille tous les jours pour apporter les modifications nécessaires…»

Certitude: le championnat 2023-2024 démarrant le 22 juillet, le locataire du Stade Municipal devra s’expatrier ailleurs pour y disputer ses premières rencontres de Super League. Si ses dirigeants ont déjà fait la demande au préposé du calendrier de pouvoir jouer deux (voire trois) matches à l’extérieur, cela ne règle pas pour autant ceux à domicile qu’il faudra délocaliser durant un certain temps. Mais où donc? Dans un premier temps, YS avait imaginé pouvoir trouver refuge à Tourbillon. Un scénario qui devait aussitôt faire bondir Frédéric Favre pour qui «il est exclu qu’Yverdon joue ses matches de Super League à Sion.»

Sur LeMatin.ch, le conseiller d’État valaisan s’était même montré catégorique, fermant la porte aux espoirs vaudois. «Vous pensez que les citoyens valaisans vont assumer les frais de 100 policiers, à raison de dix heures de travail par jour de match, pour encadrer ces parties au stade et autour du stade? (…) On le fait avec plaisir pour le FC Sion qui est intégré dans le patrimoine valaisan. Nos effectifs ne nous permettront pas de le faire en plus pour Yverdon.»

«Les efforts que la Ville réalise pour Sion ne peuvent pas être faits pour Yverdon. On ne demande bien sûr pas le même traitement»

Marco Degennaro, directeur général d’YS

Directeur général d’YS après l’avoir été du club valaisan, Marco Degennaro comprend parfaitement la prise de position du chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport. «Les efforts que la Ville réalise pour Sion ne peuvent pas être faits pour Yverdon. On ne demande bien sûr pas le même traitement.»

À huis clos à Tourbillon?

Alors que le club vaudois doit rapidement se déterminer (la Swiss Football League lui a imposé un délai bientôt échu), son transfert provisoire à Tourbillon demeure la solution envisagée. Afin de réduire les coûts que cela implique(rait) et de trouver grâce devant les autorités valaisannes, l’idée de disputer quelques matches à huis clos existe aussi.

Point important, Tourbillon figurait d’ailleurs déjà dans le dossier de licence déposé par le club, qui avait obtenu en mars l’aval de la ville (propriétaire des installations) et du FC Sion (locataire, par l’entremise de Christian Constantin). «Ce n’était pas un stade de remplacement mais un stade pour y disputer toute la saison», précise-t-on même du côté de la SFL. Dès lors, en vertus des accords signés à l’époque, on peut s’étonner de la volte-face actuelle venue du sommet de l’État.

Les autres pistes s’avèrent encore plus froides. Selon nos informations, Neuchâtel (avec la Maladière) et Genève (avec le stade de la Praille) ont déjà décliné l’éventualité d’accueillir Yverdon. Le scénario de concentrer les trois clubs vaudois à Lausanne demeure exclu en vertu d’une convention liant déjà le LS et le SLO. Sans parler que l’on voit mal les autorités locales et la police accepter une concentration potentielle de trois clubs de Super League en une seule ville. Alors quoi? «On aura un stade de dégagement mais on ne sait pas encore où», résume notre interlocuteur.

Toutefois il y a urgence. Confronté à cet épineux d’infrastructures, Yverdon doit rapidement se positionner. Dans un cas extrême que personne n’a envie d’envisager, le club nord-vaudois pourrait se voir retirer sa licence de jeu, une licence délivrée pour évoluer exclusivement à… Tourbillon. Avec le risque, surtout théorique, d’être interdit de promotion sur le tapis vert. On n’en est bien sûr pas encore là. Mais le temps presse… 

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