Publié

ParisÀ trois mois des JO, il reste encore énormément à faire

Assainir l'eau de la Seine, trouver les agents de sécurité privée, fluidifier les transports des spectateurs: la course des organisateurs s'accélère.

AFP

À moins de trois mois du début des Jeux olympiques 2024 à Paris, les autorités et les organisateurs sont engagés dans une course contre la montre pour mener à bien tous les chantiers et boucler tous les dossiers encore en souffrance.

La cérémonie d'ouverture est notamment au cœur de plusieurs préoccupations. Afin de prévenir d'éventuelles défections le jour J, il faut encore trouver plusieurs milliers d'agents de sécurité privée pour encadrer cet événement. En mars, le comité d'organisation des JO avait affirmé que 97% des besoins en la matière étaient couverts.

Une réunion devait se tenir mardi soir à l'Élysée à ce propos. «C’est le président qui va décider s’il faut recourir à la force publique pour remplacer les quelque 2000 agents de sécurité manquants», explique une source ayant connaissance du dossier. Sachant que, pour la cérémonie d’ouverture, 45'000 policiers et gendarmes sont déjà mobilisés.

Opération Eau propre

Emmanuel Macron a assuré que l’eau de la Seine serait «propre», après l’inauguration, mardi, d’une station de traitement des eaux pluviales à Champigny-sur-Marne. Sur X, le chef de l’État s’est félicité de cette «étape clé pour rendre la Seine baignable». En aval de cette station de dépollution, la Marne se jette dans la Seine, où des épreuves de nage en eau libre et la partie natation du triathlon olympique doivent avoir lieu.

Mais la propreté du fleuve dépend fortement de la météo: un gros épisode orageux juste avant ces épreuves pourrait drainer dans la Seine un mélange d’eaux pluviales et usées, ce qui aurait pour conséquence de décaler, voire d'annuler, les épreuves, comme cela avait été le cas pour des tests en août dernier.

Sachant qu'on ne peut plus se baigner dans la Marne depuis 1970 ni dans la Seine à Paris depuis 1923, l'objectif est particulièrement ambitieux. À noter que tant Emmanuel Macron que la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont promis de se baigner dans la Seine avant les Jeux.

Répartir les gens dans les transports

Le gestionnaire des transports en commun de la région parisienne a lancé mardi une app censée aiguiller et répartir au mieux les spectateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris lors de leurs déplacements. Elle proposera aux spectateurs des itinéraires qui leur feront éviter les lignes et les stations bondées. En revanche ceux-ci seront parfois plus longs que les trajets directs et comporteront peut-être plus de temps de déplacement à pied.

L'app  Transport public Paris 2024 enverra une notification à l'utilisateur la veille de la compétition choisie et il sera averti en temps réel, le jour J, en cas de perturbation sur son trajet, ce qui permettra de l'adapter en conséquence. Elle prévoit une fonctionnalité «voyageur en fauteuil roulant», qui n'affiche que les trajets adaptés.

Bagages des athlètes choyés

À l'aéroport de Roissy, une installation s'occupera spécifiquement des bagages des athlètes. Présentée mardi, cette «usine à bagages» de 8000 m2 emploiera jusqu'à 145 personnes aux heures de pointes. Une autre, plus petite, sera aussi créée à l'aéroport d'Orly.

Ces deux centres verront transiter, outre des valises, de nombreux équipements hors format, comme des kayaks, des vélos ou des perches, sans oublier les fauteuils roulants des sportifs des Jeux paralympiques. Des bagages que ces aéroports peuvent habituellement traiter, mais pas dans des quantités pareilles en si peu de temps.

Gigantesque camp militaire

Autre chantier d'envergure, qui commencera sous peu, l'armée va s'attaquer à la construction d’un camp militaire aux portes de Paris pour accueillir 5000 des soldats qui participeront à la sécurisation des JO. «Nous n’avons jamais fait cela depuis la Deuxième guerre mondiale», a déclaré le commissaire général Philippe Pourqué, directeur général de l’Economat des armées. Le plus gros camp militaire monté ces dernières années avait une capacité de 2000 hommes et se trouvait au Mali.

Le camp, qui sera clôturé, comportera des hébergements climatisés, des sanitaires raccordés au réseau, un restaurant et des espaces de loisirs comme une salle de musculation. Les équipes seront mobilisées 24h sur 24, 7 jours sur 7, pour pouvoir terminer le camp le 3 juillet et le mettre à disposition de l'armée.

En tout, 18'000 militaires participeront à la sécurité des JO, dont 3000 aviateurs. Ils travailleront en appui des 45'000 forces de sécurité intérieure, police et gendarmerie.

(afp)

Ton opinion

1 commentaire