«Vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi»

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France/Turquie«Vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi»

Ankara, qui conteste les droits d’exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans une zone maritime que Paris estime relever de la souveraineté d’Athènes, hausse encore le ton.

AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti ce samedi son homologue français Emmanuel Macron de «ne pas chercher querelle à la Turquie» alors que la tension monte entre les deux pays à propos de la situation en Méditerranée orientale.

«Ne cherchez pas querelle au peuple turc, ne cherchez pas querelle à la Turquie», a lancé Recep Tayyip Erdogan dans un discours télévisé à Istanbul, en référence aux sévères critiques émises par Emmanuel Macron envers Ankara dans le cadre du conflit entre la Turquie et la Grèce à propos de la prospection pétrolière en Méditerranée.

Emmanuel Macron et ses six homologues du sud de l’UE ont exhorté jeudi la Turquie à cesser sa politique de «confrontation» en Méditerranée orientale et l’ont menacée de sanctions européennes si Ankara continue à contester les droits d’exploration gazière de la Grèce et de Chypre dans la zone.

Emmanuel Macron, qui se félicitait pourtant 48 heures auparavant, des avancées dans le dossier méditerranéen (voir tweet ci-dessous), avait aussi estimé que le gouvernement turc «avait aujourd’hui des comportements inadmissibles» et devait «clarifier ses intentions».

Recep Tayyip Erdogan a exhorté ce samedi la Grèce à «se tenir à l’écart» des actions «erronées» soutenues par des pays comme la France en Méditerranée orientale. La France a intensifié sa présence militaire dans cette zone le mois dernier.

«Emmanuel Macron, vous n’avez pas fini d’avoir des ennuis avec moi», a lancé le président turc, en s’en prenant pour la première fois directement et nommément à son homologue.

Erdogan fait la leçon

Recep Tayyip Erdogan l’a aussi accusé de «manquer de connaissances historiques» et a estimé que la France «ne pouvait pas donner de leçon d’humanité» à la Turquie en raison de son passé colonial en Algérie et de son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda.

La Turquie revendique le droit d’exploiter des gisements d’hydrocarbures dans une zone maritime qu’Athènes estime relever de sa souveraineté. Ces dernières semaines, les deux pays ont montré leurs muscles à coups de déclarations martiales, de manoeuvres militaires et d’envois de navires sur zone.

La France a clairement affiché son soutien à la Grèce en déployant des navires de guerre et des avions de combat dans la région, une initiative vivement dénoncée par le président turc.

La Grèce s’arme

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé samedi un «important» programme d’achats d’armes et une réorganisation des forces armées du pays, alors que la tension monte avec la Turquie en Méditerranée orientale.

Kyriakos Mitsotakis a précisé que la Grèce allait se procurer 18 chasseurs de fabrication française Rafale ainsi que des frégates et des hélicoptères, recruter 15’000 soldats supplémentaires et financer davantage son industrie de défense.

(AFP/NXP)

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